La médiation familiale et ses freins

La médiation familiale a pour but d’apaiser les tensions lors d’une séparation, en privilégiant le dialogue et en plaçant l’intérêt de l’enfant au centre. Apparue aux États-Unis dès 1910, elle s’est développée au Canada dans les années 1980, en France dans les années 2000, et plus récemment à Genève en 2023. Pourtant, malgré ses bénéfices, elle reste peu utilisée.

Une enquête du CERAF menée en France en 2001, puis actualisée douze ans plus tard, révèle que près d’un tiers des personnes interrogées ne connaissent pas du tout la médiation familiale. Et quand elles en ont entendu parler, elles la confondent souvent avec le conseil conjugal ou une thérapie de couple. Cette confusion alimente la méfiance : beaucoup redoutent une tentative déguisée de réconciliation, à l’encontre de leur désir de séparation.

D’autres freins persistent. Le recours à la justice reste perçu comme une protection légale plus solide. Contrairement à la médiation, il ne nécessite l’engagement que d’une seule personne. La médiation, elle, repose sur un accord mutuel, demande des concessions et implique un certain degré d’ouverture personnelle, ce qui peut rebuter. Beaucoup estiment aussi que la médiation manque d’autorité, voire de valeur juridique.

Et pourtant, lorsqu’elle est bien menée, la médiation familiale permet aux parents de redevenir acteurs de leurs décisions. À condition d’être correctement informées sur leurs droits, les personnes peuvent dialoguer, réfléchir ensemble à leur séparation et trouver des solutions durables, en particulier pour leurs enfants.

Le rôle du médiateur est alors central. Parce qu’il est neutre et impartial, il peut créer un espace où chacun peut s’exprimer sans jugement. Loin d’un processus thérapeutique, la médiation familiale propose une autre voie : moins conflictuelle, plus humaine, et souvent plus efficace que la procédure judiciaire.